Un jour je suis tombée sur cet article absolument extraordinaire. IL m’aurait tellement été utile lorsque je vivais mes propres deuils. Tout y est! Je me suis dit qu’il fallait absolument que je le rende accessible aux personnes endeuillées, à leurs proches tout comme aux aidants. C’est avec grand plaisir que je vous le partage. N’hésitez pas à faire de même!
Il peut être aidant de savoir que :
- Ce que vous pouvez m’offrir de plus important est de penser à moi et d’entrer en contact avec moi régulièrement
- Vous n’avez rien à dire ou à faire de particulier, votre simple présence me suffit
- Des petites choses telles que prendre soin des enfants, des repas, des paiements de factures etc.…. sont grandement appréciées actuellement
- Je peux apprécier votre compagnie lorsqu’il est temps de sortir en public
- Quelques fois, il me fait du bien que vous parliez de choses ordinaires, que vous me racontiez des histoires ou que vous fassiez preuve d’humour
- Vous n’avez pas besoin d’avoir vécu une perte de la même intensité que la mienne pour être à mes côtés. Le simple fait de m’écouter en silence sans avoir peur de ma douleur suffit
N’ayez pas peur de :
- Me parler ou de me questionner au sujet de la personne décédée
- Me demander comment je vais, même si je finis par crier, pleurer ou être en colère
- Me toucher ou me prendre dans vos bras
- Me demander ce dont j’ai besoin. Cela peut m’aider à retrouver le sentiment d’être vivant et utile.
- N’attendez pas que je demande de l’aide.
- Me questionner directement si vous pensez que j’ai des pensées suicidaires ou si vous trouvez que je suis profondément dépressif.
- Continuer de me visiter et montrez-vous disponibles, même si je refuse
- De rire et de crier avec moi
S’il vous plaît comprenez et respectez le fait que :
- Je vais quelque fois ressentir le besoin de pleurer et que cela puisse vous rendre inconfortable
- Je vais avoir besoin de parler de la mort de l’être cher et de raconter l’histoire de son décès encore et encore
- Quelques fois, je ne serai pas en mesure de parler de ma perte
- Même si je ne me sentirai pas toujours en mesure de recevoir des visiteurs ou d’accepter des invitations, il sera toujours très apprécié que vous continuiez de me le demander
- Mes priorités dans la vie ont changé depuis ma perte.
S’il vous plaît :
- Rappelez-moi comment j’ai pu contribuer à votre vie. Être endeuillés demande tellement d’énergie que je me demande souvent si je suis encore en mesure d’apporter quelque chose de positif à mes proches
- Rappelez-moi que même si je souffre là maintenant, il y a une autre partie de moi qui a la capacité d’aimer et d’être heureux. J’ai besoin que l’on me rappelle qu’un jour j’aurai à nouveau accès au bonheur
- Rassurez-moi que j’ai fait tout ce que je pouvais
- Encouragez-moi à régler ce qui ne le serait pas avec mes proches
- Aidez-moi à aller vers des amis, des professionnels ou des ressources vers lesquels je peux trouver du soutien
- Aidez-moi à me remémorer les ressources intérieures auxquelles j’ai fait appel et qui m’ont aidé dans le passé
- Écrivez-moi une note me laissant savoir que vous pensez à moi
- Rappelez-moi qu’il est aidant d’attendre au moins six mois avant de faire des changements majeurs dans ma vie
- Référez-moi à des professionnels si vous trouvez que j’ai vraiment de la difficulté à composer avec mon deuil
- Reconnaissez vos propres limites. Dites-moi honnêtement que vous ne vous sentez pas aptes à m’écouter ou à m’aider
- Renseignez-vous à propos du processus de deuil
Essayez d’éviter de:
- Amenuiser ou renier mes sentiments de culpabilité, de honte, de colère, de tristesse ou de malaise quelconque
- Me traiter comme quelqu’un qui est maintenant « différent » de vous
- M’encourager à être fort et de faire rapidement face à ma perte
- Changer de sujet lorsque je mentionne le nom de la personne décédée
- Parler de votre propre deuil
- Me dire que je devrais être ou faire ceci ou cela
- Me dire que ça aurait pu être pire
- Me suggérer ou de m’offrir de l’alcool ou des médicaments pour composer avec ma perte
- M’aider en essayant de me faire sentir mieux
Vous ne m’écoutez pas quand :
- Vous dites que vous comprenez sans me connaître ou m’avoir écouté suffisamment
- Vous ressentez que ma situation vous rend inconfortable et que vous l’évitez
- Vous réagissez rapidement à mes propos, voulant donner votre point de vue avant même que je vous y aie invité
- Vous vous arrêtez au sens de chaque mot que je dis plutôt que de lire au delà des mots
- Vous me corrigez ou cherchez à me faire dire quelque chose
- Vous faites référence à votre propre expérience de sorte qu’elle a l’air d’avoir plus d’importance que la mienne
- Vous êtes dérangé par les mots que j’utilise
Vous m’écoutez quand:
- Vous acceptez d’entrer dans mon territoire et me laissez être
- Vous essayez de me comprendre même si ce que je dis ne fait pas beaucoup de sensVous retenez votre envie de m’aider en me donnant des conseils
- Vous ne prenez pas mes problèmes sur vous et vous faites confiance en mes capacités intérieures
- Vous me donnez suffisamment d’espace pour découvrir pourquoi je suis perturbé et assez de temps pour penser à ce qui est le mieux pour moi
- Vous me laissez prendre mes propres décisions avec dignité même si vous croyez que j’ai tort
- Vous me laissez vivre ma propre expérience
- Vous m’acceptez tel que je suis
- Vous ne me proposez pas d’alternatives spirituelles si vous sentez que je ne suis pas prêt pour cela
- Vous passez de petits moments avec moi et me faites sentir comme s’ils duraient éternellement
- Vous me permettez de décrire des situations qui comportent des sentiments compliqués, des états de culpabilité et de honte comme dans le cas d’un suicide par exemple
- Vous acceptez que l’heure que nous venons de passer ensemble peut vous fatiguer et vous donner l’impression d’être un peu vidé
Tiré de : Empty Cradle, Broken Heart par Deborah L. Davis. Golden CO: Fulcrum Pubilé en 1996 ( traduction libre)